Danse traditionnelle roumaine : la danse du Calus
Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais les roumains sont très « branchés » danses traditionnelles. Transmises de père en fils par voie orale ou par imitation, elles décrivent des émotions fortes comme la peur de la mort, ou le combat et la guerre : des scènes de vie de la société traditionnelle roumaine.
En Roumanie, mais aussi ailleurs dans le monde, en fonction du lieu où vous vous trouverez (mariage, anniversaire, soirée entre amis, concerts, festivals, soirée entreprise etc.), vous serez toujours invités à danser.
Une tradition roumaine qui vous fera tourner la tête et rapprochera les foules de la scène pendant les festivités, c’est la danse du Calus. Pour quelle raison ? Parce qu’elle dégage une puissante énergie, parce qu’elle suscite l’enthousiasme et impressionne toute audience. Certains experts vont encore plus loin et classent cette danse parmi les danses techniquement les plus rapides du monde.
L’origine de la danse du Calus
Danse traditionnelle roumaine, le Calus est d’abord un rituel réservé aux hommes. Comme vous allez le constater plus loin au sein de cet article, cette danse demande beaucoup d’agilité, de souplesse, d’adresse, de puissance et de résistance.
A la vue d’une vidéo publiée sur Youtube par l’Unesco, on peut conclure que les premiers documents officiels de la danse remontent au XVII ième siècle.
Pourtant, selon un article publié en roumain sur Wikipédia, la danse du Calus serait la plus ancienne danse traditionnelle de Roumanie puisqu’on retrouve des écrits y faisant mention dans les années 1599 (durant le règne du Michel le Brave).
https://ro.wikipedia.org/wiki/C%C4%83lu%C8%99arii )
Signification et rôle dans la société traditionnelle
La signification exacte et les opinions sur la danse du Calus sont nombreuses car le rituel est secret. Mais le mot « Calus », dans la plupart des textes, signifierait la danse de l’homme cheval, ou encore « petit cheval ». Les « Calusari », quant à eux, représenteraient les groupes de jeunes hommes qui exécutent le rituel.
Selon la tradition, le Calus était plutôt une danse saisonnière car pratiquée uniquement aux environs de la Pentecôte, en Moldavie, en Transylvanie et en Oltenie.
La légende dit que les « Calusari » investis des pouvoirs de guérison arpentaient les villages de Roumanie, allant de maison en maison, chantant, dansant, promettant prospérité et santé. Leur mission était d’annuler les sortilèges répandus sur les villageois par quelques créatures maléfiques connues sous le nom de « ielele ». Souvent décrites comme des fées investies de pouvoirs surnaturels, ces créatures démoniaques faisaient leur apparition la nuit, dans la forêt. Pour ensorceler les hommes du village, elles prenaient l’apparence de jolies jeunes femmes aux cheveux longs qui dansaient la Hora (https://roomanies.com/la-hora-une-danse-traditionnelle-roumaine/) nues dans les clairières. Leurs chants et leurs danses rendaient les hommes qui les voyaient malades, au point finalement de perdre totalement la tête.
L’exécution du rituel
Pour exécuter leur mission de guérison dans la cour des villageois, les danseurs suivaient un plan divisé en trois séquences :
- La séquence qui marque le début du rituel était exécutée en silence, dans un lieu connu uniquement par les membres du groupe et s’appelait « Le jurement sur le drapeau ». Le contenu de cette partie du rituel était exécuté et connu uniquement des Calusari.
Ci-après une simulation de « jurement » exécutée par un groupe de Calusari pour le compte de l’Unesco (la danse du Calus fait partie du Patrimoine immatériel de l’Unesco depuis 2005).
https://www.youtube.com/watch?v=IKMp5CzdT0U
- La deuxième partie consistait en un ensemble de jeux, de parodies, de chants, et de danses mêlant jeux de bâtons, frappements de pieds, claquements de talons, sauts, balancement de jambes, le tout exécuté dans la cour des villageois.
- L’enterrement du drapeau, marquait la fin du rituel et se déroulait dans les mêmes conditions que lors de la première séquence.
Les particularités de la danse du Calus
Plus que son caractère secret, le Calus présentait également quelques particularités au niveau des rapports entre les membres. Les danseurs étaient, en général, initiés par un leader qui portait le nom de « Vataf », ayant lui-même hérité des connaissances de ses prédécesseurs. A noter également que seuls les Calusari initiés avaient le droit d’exécuter ce rituel.
De plus, une série de coutumes, d’obligations, de restrictions et des punitions réglementaient aussi la vie des danseurs durant les jours du rituel : solidarité envers le groupe, interdiction de quitter le groupe, abstinence sexuelle, obéissance envers le Vataf etc. Toutes ces règles étaient fixées et acceptées lors de la séquence qui marquait le début du rituel « le serment sur le drapeau ».
Bref, pour devenir Calusar il fallait non seulement être choisi, mais posséder en plus des qualités morales et spirituelles particulières, de la force de l’adresse et du talent.
Je n’ai pas en ma possession d’informations concernant le strict respect du rituel à ce jour, mais lorsque les Calusari, montent sur scène impossible de rester indifférent à leur performance.
Curieux de voir une qu’il en est ? Bon visionnage !
https://www.youtube.com/watch?v=FFf8NN_wcxk
Mariana ANTONEAG
Source : Wikipédia / Vidéo Youtube de l’Unesco France Antena 1